Quelle plaisir que de sentir ce liquide chaud et épais couler doucement le long de mon acier...
Je le sens s'infiltrer entre les dents de ma lame, se perdre sur la main de celle qui me tient...
Le rouge pourrait m'aveugler si je pouvais voir, mais je sens cependant mieux que n'importe qui la douleur, la moiteur, la peur et la mort dans cet être dont j'ai pris la vie...
Son sang a giclé à ma dernière caresse, comme une jouissance sous les coups de reins d'un amant...
Et la femme que je suis aime ce liquide dense, comme le liquide de l'homme... Même chaleur...
Ma porteuse ne se rend pas compte du plaisir infini et intime que je me donne lorsqu'elle tue ses proies, ses ennemis...
Elle substitue le sexe à ce plaisir de mort, ce plaisir de sang...
Qu'importe, tant qu'elle satisfait tous mes désirs, toutes mes envies...
Qu'importe si elle ne ressent pas l'ultime jouissance de lutter contre un corps appartenant à un autre dieu...
Qu'importe si elle n'a pas conscience des sensations de ma lame froide s'enfonçant dans le corps chaud de lutte et de vie...
Qu'importe si elle ne souffre pas comme moi de ce besoin incessant de plaisir, encore et toujours plus de plaisir...
Qu'importe si elle ne voit pas la volupté de la même manière que moi...
Son corps n'est qu'un instrument qui vibre sous mes envies...
Elle ou un autre...
Du moment que je me délecte toujours de tout ce que j'aime.